Les apps VTC à Madagascar : Entre défis et opportunités

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Le paysage de la mobilité urbaine à Antananarivo est en constante mutation. Les taxis beiges traditionnels sont toujours là, mais de nouveaux acteurs numériques viennent bousculer les habitudes.

Au moment d’écrire cet article, un nouvel acteur fait du boost publicitaire sur Facebook !

Chez Haikajy Magazine, nous avons voulu comprendre les dessous de cette effervescence et l’impact de ces applications de Transport avec Chauffeur Made in Madagascar. Pour ce faire, nous avons rencontré Rija, coach en Transformation Digitale et en Design Thinking au sein de Haikajy Consulting, qui a vu de près la genèse de plusieurs de ces projets.

Haikajy Magazine : Bonjour Rija, merci de nous accorder cette interview. Le marché des VTC à Madagascar semble en pleine expansion. Comment analysez-vous cette dynamique ?

Rija (Haikajy Consulting) : Bonjour ! Effectivement, la dynamique est très intéressante, surtout depuis 2024. Il y a un réel besoin de solutions de mobilité plus structurées et efficaces à Antananarivo, une ville surpeuplée. En 2021, nous n’avions que deux solutions VTC dans la capitale : « e-VTC by Esanandro » et « Mobility MG ». Malheureusement, Mobility MG semble avoir cessé ses activités. Mais depuis, le marché s’est densifié avec l’arrivée de nouveaux acteurs. En ce février 2025, nous recensons quatre services VTC fonctionnels : « Misy », PIQLA, HOP Andao et e-VTC by Esanandro. Sans oublier qu’une application de type Uber internationale, « InDrive », tâte également le marché. Cette effervescence montre que le secteur est en pleine maturation.

Haikajy Magazine : Vous avez accompagné des porteurs de projets d’applications VTC qui, malheureusement, n’ont pas abouti. Quels ont été les principaux défis rencontrés ?

Rija : Le principal défi, et c’est un point crucial à Madagascar, reste la faible éducation numérique de la population. Convaincre les utilisateurs d’adopter de nouvelles habitudes de consommation, de télécharger une application, de l’utiliser pour commander un service de transport, et surtout, de payer via des méthodes numériques, est un long processus. Il ne s’agit pas seulement de développer une bonne application, mais de mener un travail de fond sur l’acculturation numérique. Beaucoup de projets ont sous-estimé cette barrière initiale. L’accès à une connexion internet stable et abordable, ainsi que la bancarisation des services financiers, sont également des freins importants pour une adoption massive.

Haikajy Magazine : On note l’arrivée de PIQLA en 2024, avec une flotte de voitures électriques. Est-ce une tendance forte selon vous ?

Rija : L’arrivée de PIQLA est une excellente nouvelle et oui, je pense que c’est une tendance à surveiller de près. C’est audacieux d’opter pour une flotte entièrement électrique à Madagascar, compte tenu des défis liés aux infrastructures de recharge et au coût initial des véhicules. Cependant, c’est aussi une démarche très avant-gardiste en termes de durabilité et d’impact environnemental, ce qui est crucial pour une ville comme Antananarivo où la pollution est un problème. Si PIQLA parvient à surmonter les obstacles liés à l’infrastructure, ils pourraient vraiment marquer le marché et inspirer d’autres acteurs à suivre cette voie verte. C’est une innovation « électrique » qui est arrivée au cours de l’année 2024.

Haikajy Magazine : Avec l’arrivée de nouveaux acteurs et une concurrence qui s’intensifie, comment voyez-vous l’avenir des VTC « Made in Madagascar » ?

Rija : Je suis optimiste. La concurrence, comme celle que l’on observe entre MISY, PIQLA, HOP Andao et EVTC by ESANANDRO, est un moteur d’innovation et d’amélioration des services. Les acteurs sont obligés de se démarquer, que ce soit par la qualité du service, les tarifs, la fiabilité ou des offres spécifiques. Je pense que nous verrons une diversification des offres, avec des applications se spécialisant dans des niches ou proposant des services complémentaires. La capacité à collaborer avec les chauffeurs de taxi existants, plutôt que de les considérer comme de simples concurrents, sera également clé. L’objectif est d’améliorer la mobilité globale dans le pays.

L’entrée d’acteurs internationaux comme INDRIVE, même s’ils tâtonnent encore, montre que le marché est jugé pertinent et a un potentiel de croissance. Cela va pousser les applications locales à se professionnaliser encore davantage. Chez Minday Bot, nous allons observer et analyser ces services en 2025, et je suis sûr que nous aurons de belles histoires à raconter sur la manière dont la tech malgache réinvente la mobilité.

Haikajy Magazine : Merci beaucoup Rija pour cet éclairage précieux.

Rija : C’était un plaisir !

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narindra

1 Commentaire

  1. Misy Technology 29/05/2025 dans 16 h 34 min -  Répondre

    Bonjour,

    Votre article est très intéressant et propose une excellente analyse de la situation dans ce secteur à Madagascar en 2025.

    Chez Misy, nous collaborons avec les syndicats de taxis-ville afin de les accompagner et de les former à l’utilisation de notre plateforme, dans le but de les inclure pleinement dans la transformation numérique du pays.

    N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations à l’adresse suivante : contact@misyapp.com.

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